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Notes et avis clients
Title | Le Jour des corneilles |
Author | BEAUCHEMIN Jean François |
Edition | Phébus |
Collection | Libretto |
Release Date | 2013 |
Format | Poche |
Weight in kg | 400g |
Nb of pages | 160 |
Illustrations | non |
Language | french |
Genre | Romans et nouvelles |
ISBN | 2369140313 |
Magnifique !!!
Jean-François Beauchemin fait vivre à ses personnages le rêve que plusieurs envient de réaliser. Un homme et son fils logent, au plus épais de la forêt, dans une cabane de billes érigée devant un grand hêtre. Le père a formé de ses mains cette résidence rustique et tous ses accompagnements. Rien n’y manque : depuis l’eau de pluie amassée dans la barrique pour leurs bouillis jusqu’à l’âtre servant à rissoler les cuissots et chauffer leurs membres aux rudes temps des frimas. Il a tout enseigné à son fils sur l’art de vivre en forêt sans quelque appoint venu des territoires faufilés de rues.
Les parents du père Courge périrent dans les flammes quand leur grange survolée par les corneilles s’incendia comme feu de paille. Retenu de les secourir par les villageois alors qu’au milieu des brasiers brûlaient les auteurs de sa vie, il décida, lui et sa femme, de fuir le commerce humain pour s’isoler au cœur des territoires vierges de défrichement. Naquit sous peu ce fils dont le contact avec la vie projeta sa mère dans le trépas. Orphelin, il fut éduqué par un père dont le cœur en berne ne triompha jamais de son deuil. L’obsession de l’outre-vie lui apporta tellement de tourments que le sentiment vainquit le cerveau dans son quartier raisonnable. Halluciné par la mort, il transféra sa déveine sur son fils qui devint le pénitent pour les malheurs encourus. La peine sans commune mesure pour ses fluettes épaules obligea le fils Courge à envisager quelque soulagement d’autant plus que jamais les yeux de son père ne lui servirent de miroir pour jauger une appréciation positive de ses actions, tout accomplies pour assouplir leur survie en milieu hostile. En fusion avec un père castrateur, il lui fallut entreprendre un détachement dont les conséquences forment l’enjeu de ce roman.
Écrit dans une langue charmante, le roman s’épanche sur le sort d’un enfant privé d’affection. Pétri par la mort de ses parents et de sa femme, le père Courge envoie son fils aux oubliettes pour s’abandonner entièrement aux malheurs qui ont chassé son raisonnement. Délaissé, le jeune héros saisit quand même le sens de la situation. Il conclut que si la compréhension de la lecture avait fait partie de son carquois, il aurait eu une fléchette de plus pour atteindre la cible de la vie. Le savoir vu comme planche de salut. Jean-François Beauchemin suit la même sente que Gaëtan Soucy dans La Petite Fille qui aimait trop les allumettes. Le lecteur vit un retour au Moyen Âge caractérisé par l’ignorance. L’écriture rend compte de cette éducation en rupture d'alphabétisation par l'apposition au roman d'un cachet médiéval presque authentique.