Présentation : Les syndicats en France 2/2V
Le premier mérite du livre de Jean-Daniel Reynaud est de saisir dans sa spécificité le mouvement syndical français. Le syndicalisme naît d'une communauté de situation et idées, écrit-il, avant être une communauté intérêts. De là le souci de ne pas réduire les syndicats de simples agents économiques ou groupes de pression ou même des mouvements idées. L'accent est donc mis sur ce qui fait la réalité quotidienne de la vie syndicale les grèves et conflits, les négociations et accords les problèmes de entreprise. Les textes cités et reproduits fournissent une documentation précieuse directe et vivante sur les grands moments de histoire syndicale,
ainsi en est-il de la charte Amiens de accord Matignon ou du Manifeste des 12 de novembre 1940...
Cette étude plus sociologique qu'historique et idéologique fournit des éléments la réflexion sur la crise des idées politiques. Faut-il en conclure se demande J.-D Reynaud à la fin des idéologies ? En effet l'anticapitalisme qui fut le dénominateur commun du mouvement ouvrier est finalement aussi vague incertain. Il la valeur d'une protestation globale plus que d'un programme. Il emprunte à analyse marxiste mais aussi à des réflexes pré-industriels. Force est donc de constater que les doctrines anciennes ont perdu de leur efficacité. Toutefois il serait déraisonnable de penser que on entre dans un âge positif où des experts sans passion calculeraient les moyens les plus économiques de réaliser la société la meilleure. Les moyens se calculent non les fins...