Né à Tokyo, Junichirô Tanizaki (1886-1965) a fait ses études à l’Université Impériale. Après le tremblement de terre de Tokyo en 1923, il s’installe à Kyoto et commence à écrire. Lauréat, en 1949, du prix Impérial du Mérite culturel, il devient en 1964 membre honoraire de l’Académie américaine et du « National Institute of Art and Letters ».
Ecrivain tout aussi singulier que déconcertant qui surprend sans cesse, révolte ou fascine, il fit son entrée en littérature avec la nouvelle Le Tatouage et provoqua un véritable scandale. Anne Bayard-Sakai, qui a établi et présente cette édition, ne manque pas de souligner : « Si Tanizaki est l’un des plus grands auteurs de la littérature moderne japonaise, il n’a pas fait école, et alors que la relation de maître à élève est présente dans le domaine littéraire comme dans d’autres champs artistiques au Japon, il n’a laissé aucun disciple se réclamer de lui. Son projet littéraire ne pouvait sans doute se partager. Il est, fondamentalement, inimitable. Il n’y a d’ailleurs pas non plus de style de Tanizaki que l’on dirait reconnaissable, son attention s’étant portée bien plus sur les possibilités que lui offraient les variations, y compris stylistiques, que sur la construction d’une identité d’auteur répétable et, à ce titre, repérable. Mais l’avidité avec laquelle il a exploité les ressources romanesques et les expérimentations de l’écrit auxquelles il s’est livré font que cette œuvre nous offre l’une des plus intéressantes expériences de lecture dont on puisse rêver. » Ce volume contient Le tatouage, Le secret, Nostalgie de ma mère, Un amour insensé, Svastika, Le Goût des orties, Yoshino, Le Récit de l’aveugle, Le Coupeur de roseaux, Shunkin, esquisse d’un portrait, Le Chat, son maître et ses deux maîtresses, La Clef et Journal d’un vieux fou. Il propose également des repères chronologiques d’une grande clarté et un indispensable glossaire de mots en japonais.