Livres de l'auteur :  REBATET Lucien

Lucien Romain Rebatet était un écrivain, journaliste et critique musical et cinématographique français, qui se réclamait du fascisme.

Fils de notaire, après avoir suivi des études de droit, puis de lettres, il entre comme critique musical au quotidien L'Action française en 1929 avec pour pseudonyme François Vinneuil. En 1932, il devient journaliste à Je suis partout. Il y défend un antisémite virulent, et, outre les juifs, il y attaque avec férocité le communisme, la démocratie, l'Église. Après des séjours en Allemagne et en Italie, il se proclame fasciste.

Mobilisé en janvier 1940, Lucien Rebatet est libéré en février et on le retrouve à Vichy où il travaille à la radio. De retour à Paris, après un passage au journal Le Cri du peuple de Jacques Doriot, il revient à Je suis partout.

En 1942, il publie Les Décombres, où il désigne comme responsables de la débâcle de 1940 les juifs, les politiques et les militaires. Les gens de Vichy ne sont pas épargnés. Il y explique que la seule issue pour la France est de s'engager à fond dans la collaboration avec l'Allemagne. C'est un grand succès (tirage estimé à 65 000 exemplaires) et le livre est désigné « livre de l'année » par Radio Paris.

Son dernier article, le 28 juillet 1944, s'intitule : « Fidélité au National-socialisme ». Mais le vent a tourné, il doit prendre le chemin de l'exil vers l'Allemagne où il séjourne à Sigmaringen.

Arrêté le 8 mai 1945, il est jugé le 18 novembre 1946, condamné à mort puis, finalement, gracié. Détenu à Clairvaux, il achève en prison un roman commencé à Sigmaringen : Les Deux étendards, publié par Gallimard. Cette œuvre, considérée par certains comme de grande qualité, sera en grande partie ignorée par la critique, même après sa réimpression en 1991.

Libéré le 16 juillet 1952 et d'abord assigné à résidence, Lucien Rebatet revient à Paris en 1954. Il reprend son activité de journaliste. En 1965 il se présente à l'élection présidentielle, contre De Gaulle, il soutient au premier tour Jean-Louis Tixier-Vignancour, puis, au second, François Mitterrand. Ce choix est dû à un antigaullisme intact, mais aussi à une fidélité à l'idéal européen, telle que Rebatet est désormais prêt à transiger avec la démocratie, seule capable d'unifier l'Europe après la défaite du fascisme. Il est ensuite rédacteur à Valeurs actuelles.

Jusqu'au bout, il restera fidèle au fascisme, bien qu'il soutienne de moins en moins l'antisémitisme, en raison de la législation en vigueur – le décret-loi Marchandeau du , interdisant la provocation à la haine raciale, a été rétabli en 1944 –, mais aussi par une modification de son regard sur les juifs : s'il ne renie rien de ses attaques antisémites d'avant 1945, il ne peut s'empêcher de porter un regard empreint de sympathie pour la nouvelle nation israélienne, en guerre contre les Arabes. En 1967, Lucien Rebatet soutient la guerre israélienne contre les États arabes : « La cause d’Israël est là-bas celle de tous les Occidentaux. On m’eût bien étonné si l’on m’eût prophétisé en 1939 que je ferais un jour des vœux pour la victoire d’une armée sioniste. Mais c’est la solution que je trouve raisonnable aujourd’hui. ». En 1969, il affirme « savourer le paradoxe historique qui a conduit les juifs d'Israël à défendre toutes les valeurs patriotiques, morales, militaires qu'ils ont le plus violemment combattues durant un siècle dans leur pays d'adoption. ».

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