Présentation : La cité de Dieu 2/2V
Ce texte – peut-être le plus célèbre des écrits des Pères de l’Église avec les Étymologies, de saint Jérôme – fut appelé à un destin particulier au Moyen Âge. En effet, dans les 22 livres de l’œuvre, dont titre exact est « La Cité de Dieu contre les païens » (De Civitate Dei contra paganos), l’évêque d’Hippone, que le sac de Rome par les Wisigoths avait frappé d’épouvante comme la majorité de ses contemporains, montre comment peuvent coexister la cité terrestre (dont Rome est le dernier avatar) et la cité de Dieu, éternelle et promise à la félicité. Écartant l’idée selon laquelle le fait que les Romains se soient détournés de leurs anciens dieux avait amené la chute de leur ville, il érige la cité céleste en modèle de la cité terrestre, dans la perspective eschatologique du Salut. Ce faisant, saint Augustin exprime d’une part les règles selon lesquelles les rapports entre le pouvoir temporel et l’autorité spirituelle doivent se dérouler dans une perspective chrétienne, d’autre part il pose les fondations d’une doctrine politique nouvelle qui va s’épanouir dans l’Occident médiéval pendant près de mille ans : selon celle-ci, le prince est l’intermédiaire entre ses sujets et le Christ, comme ce dernier l’a été entre les hommes et Dieu et l’organisation hiérarchique de la société humaine suit celle du royaume des Cieux.
Cette luxueuse édition moderne en deux tomes, réalisée par P. Lebaud pour le Club du Livre, est illustré de 24 lithographies hors-texte de Jacques Despierre. La traduction nouvelle du texte est celle de G. Cobès, à laquelle est jointe une étude de Maurice de Gandillac. Enfin, la série de gravures sur bois qui figurent en tête d’ouvrage est extraite de La Cité de Dieu dans sa traduction de Raoul de Praelles (1371 à 1375), qui fut imprimée à Abbeville en 1486 par Pierre Gérard et Jean du Pré. Ce livre incunable est conservé à la Bibliothèque Nationale.
Tirage numéroté et limité à 7976 exemplaires. Ceux-ci numérotés 29 font partie des 364 exemplaires imprimés sur Hollande van Gelder, accompagnés d'une suite complète des lithographies tirées vélin de Lana et réservés aux membres fondateurs.
Deux forts volumes grands in-4 reliés plein cuir fauve, dos à nerfs ornés de fleurons dorés, plats ornés de motifs concentriques estampés à froid et à chaud, tranches de tête dorées, étuis assortis. Beaux exemplaires quasiment à l'état de neuf. Dim. 220 x 290 mm.